Il semble de plus en plus évident que la qualité et la quantité de nos liens avec nos familles, amis, collègues, voisins, associés au sentiment d’appartenance, ont un impact sur notre santé, non seulement psychologique, mais aussi physique.
Les bienfaits de la solitude sont nombreux, mais trop de solitude peut se transformer en isolement.
La solitude : qu'est-ce que c'est ?
Les êtres humains que nous sommes auraient tendance à craindre la solitude.
À une certaine époque, l’isolement dans un univers hostile ou l’éloignement de notre tribu nous condamnait à une mort certaine. Grâce à la collaboration et l’entraide notre espèce a pu survivre et évoluer. On perçoit la solitude comme un état dangereux et désagréable. Nous avons tendance à fuir l’inaction.
Souffrir de solitude, est en réalité un signe qu’on souffre d’isolement. C’est une solitude triste où l’on ressent un réel sentiment d’abandon. On se sent privé de contacts primordiaux et affectueux, on pense à l’oubli, la mise à l’écart. En effet, notre besoin de lien, d’amour et de soutien n’est nulle part bien sûr plus évident qu’aux extrémités de la vie, de la dépendance du petit enfant à la dépendance de la personne âgée. Entre ces deux âges, c’est l’autonomie et l’indépendance qui sont très valorisées dès l’âge adulte, mais pas toujours bien vécus par tous. Le problème de solitude se pose donc à chaque étape de la vie.
La solitude : quel impact sur la santé ?
La solitude est un phénomène en pleine croissance. Entre les bouleversements familiaux, les pertes d’emplois ou les mobilités géographiques qui font se multiplier les séparations, la désertification des campagnes, le recul des commerces de proximité et des services publics (postes, bibliothèques municipales), l’atomisation du travail qui demande de moins en moins d’interaction avec les autres, le sentiment de solitude grandit. Internet est particulièrement mauvais de ce point de vue. Si d’apparence il répond à un besoin informationnel et interactionnel, en réalité il accroit le sentiment de vraie solitude. En effet, on échange à distance, la plupart du temps sans se voir, ou tout du moins sans se toucher. Ainsi, sans le contact humain, peu importe ce qu’on mange, comment on dort ou comment on bouge, nous ne pouvons pas complétement nous épanouir sans le lien nécessaire au fonctionnement même de notre corps, de nos organes, de nos tissus et de nos cellules.
Sur le plan strictement physique, vivre seul ou avoir peu de liens sociaux constitue donc un stress pour notre organisme. En témoigne le fait que notre corps sécrète alors plus de deux hormones (le cortisol et l’adrénaline) guidées vers l’action et la survie. Ces hormones augmentent notre fréquence cardiaque, dilatent nos pupilles et nos bronches, mettent certaines fonctions importantes comme la digestion en sous-régime et libèrent plus de sucres dans le sang afin de nous donner l’énergie nécessaire pour survivre. Fondamentalement, notre besoin d’appartenance et de lien va au-delà de nos simples envies, c’est un élément primordial de l’être humain. En en étant privé, nous ne pouvons tout simplement pas aller bien et être en bonne santé.
La solitude : comment la briser ?
Pour remédier à la solitude, beaucoup de choses peuvent être mis en place.
Il existe plusieurs grands réseaux de sociabilité dont les principaux sont :
- La famille ;
- les amis ;
- le réseau professionnel ;
- le voisinage.
Ne pas oublier que c’est bien la qualité et non pas la quantité qui compte. Les relations doivent être authentiques, positives, et vous recharger en énergie.
Si vous n’avez pas d’amis, très peu de famille ou un travail isolant, il est alors conseillé de provoquer les rencontres, de s’inscrire à un cours de sport, de voyager en groupe organisé ou encore d’adhérer à une association locale. Même s’il est par ailleurs avéré qu’il est plus difficile de bâtir de nouvelles relations et d’élargir son cercle d’amis avec l’âge, rien ne vous empêche de suivre ces conseils.
La solitude peut aussi être recherchée
Ceci étant, lorsqu’on est certain d’être aimé et lorsqu’il est souhaité, les moments de solitude font du bien. On va à son propre rythme, on peut se détendre et se sentir libre.
On se relâche sans se demander si quelqu’un a besoin de nous. Quand on a de jeunes enfants, on est constamment sollicité et on est rarement seul. On manque souvent de ces moments de solitude qui procurent un temps de ressourcement, un espace de liberté. Il faut se contenter de courts moments, ce qui est difficile pour les personnes au tempérament solitaire. Il faut donc les identifier et en profiter pour prendre du temps pour soi sans amis et sans conjoint.
Les artistes et les inventeurs, par exemple, profitent de la solitude et de ces moments pour réfléchir et trouver leurs idées, leurs expériences à tenter.